quand les déodorants ne suffissent plus !!
Mer 30 Mai 2007 - 20:09
Quand les déodorants ne suffisent plus !
C’est l’été et avec lui, du moins l’espère-t-on, le temps de la chaleur. Mais qui dit chaleur dit aussi transpiration et ses désagréments. Or, si la plupart d’entre nous peuvent se contenter de déodorant et de douches régulières pour faire face à ce petit souci, d’autres souffrent d’une transpiration excessive et très gênante. Fort heureusement pour eux, il existe aujourd’hui des moyens médicaux et chirurgicaux pour combattre ce problème.
Un pour cent environ des individus se plaignent de suer abondamment. On pourrait en rire. En fait, le problème n’a rien de drôle pour les personnes concernées car une sudation excessive des paumes des mains, des aisselles et des pieds peut perturber considérablement la vie quotidienne. Nombreux sont ainsi les sujets atteints de ce syndrome qui redoutent toute poignée de main inopinée ou sont exaspérés de devoir s’essuyer toutes les deux minutes les mains lorsqu’ils utilisent leur clavier d’ordinateur. Ce sans parler des auréoles inesthétiques sous les tee-shirts, de la crainte permanente des odeurs, des vêtements et des chaussures à changer sans cesse !
Déodorants et médicaments de faible utilité
Les moyens proposés jusque là à ces infortunés étaient peu efficaces. Les déodorants possèdent certes une certaine efficacité, mais seulement lorsque la transpiration reste modérée. Le chloride d’aluminium qui peut être administré sous forme locale, les médicaments anti-cholinergiques agissent en partie mais ils sont souvent irritants pour la peau. En outre, ces derniers induisent fréquemment une sécheresse de la bouche, mal tolérée par les patients.
Une toxine bien utile
Deux méthodes thérapeutiques sont toutefois apparues ces dernières années, qui semblent mieux soulager les patients*. Leur principe, identique pour les deux techniques, consiste, comme pour les médicaments anti-cholinergiques à empêcher le système nerveux de transmettre aux glandes sudoripares son message de sécrétion.
Dans le premier cas, le traitement repose sur l’injection sous la peau de la toxine du germe botulique - responsable du botulisme - une maladie transmise autrefois par les conserves artisanales. Curieusement, cette toxine exerce une action bénéfique chez les personnes présentant une sudation excessive. En agissant sur les terminaisons nerveuses locales, cette protéine bloque la sécrétion d’un médiateur du système nerveux dénommé acétylcholine, et, de cette façon, ne permet plus aux glandes responsables de la sécrétion de sueur d’être activées. La toxine botulique agit en deux ou trois jours et est utilisée pour éviter la transpiration des aisselles et des pieds.
Place à la chirurgie
En cas de transpiration excessive des mains, l’administration de toxine n’est pas conseillée car elle pourrait entraîner la paralysie de nerfs essentiels à la prise d’un objet. C‘est donc la chirurgie qui est employée. L’idée est de parvenir, grâce à un petit tuyau, introduit par l’aisselle, jusqu’aux ganglions nerveux de la base du cou (ganglions sympathiques thoraciques) et d’inactiver certains nerfs des membres supérieurs par section aux ciseaux ou électrocoagulation. Par ce geste, la transpiration est stoppée car les nerfs ne peuvent plus assurer leur fonction de transmission au niveau du bras et stimuler les glandes sudoripares des mains.
Des patients satisfaits
Différentes études ont montré que cette intervention expose à peu de risques si elle est pratiquée en deux temps (une par bras) ; et la plupart des patients en paraissent satisfaits. Elle peut aussi être proposée lorsque l’excès de transpiration concerne à la fois les aisselles et les mains. Néanmoins, il faut savoir que de petits inconvénients peuvent parfois apparaître, comme d’ailleurs avec la toxine. Une augmentation de la transpiration peut ainsi se manifester par compensation dans d’autres régions du corps lorsque l’opération a bloqué la sudation d’une zone non négligeable du revêtement corporel.
L’efficacité au long cours de ces nouvelles méthodes de traitement devra également être vérifiée, car le recul est encore insuffisant pour l’estimer précisément.
Dr Corinne Tutin
C’est l’été et avec lui, du moins l’espère-t-on, le temps de la chaleur. Mais qui dit chaleur dit aussi transpiration et ses désagréments. Or, si la plupart d’entre nous peuvent se contenter de déodorant et de douches régulières pour faire face à ce petit souci, d’autres souffrent d’une transpiration excessive et très gênante. Fort heureusement pour eux, il existe aujourd’hui des moyens médicaux et chirurgicaux pour combattre ce problème.
Un pour cent environ des individus se plaignent de suer abondamment. On pourrait en rire. En fait, le problème n’a rien de drôle pour les personnes concernées car une sudation excessive des paumes des mains, des aisselles et des pieds peut perturber considérablement la vie quotidienne. Nombreux sont ainsi les sujets atteints de ce syndrome qui redoutent toute poignée de main inopinée ou sont exaspérés de devoir s’essuyer toutes les deux minutes les mains lorsqu’ils utilisent leur clavier d’ordinateur. Ce sans parler des auréoles inesthétiques sous les tee-shirts, de la crainte permanente des odeurs, des vêtements et des chaussures à changer sans cesse !
Déodorants et médicaments de faible utilité
Les moyens proposés jusque là à ces infortunés étaient peu efficaces. Les déodorants possèdent certes une certaine efficacité, mais seulement lorsque la transpiration reste modérée. Le chloride d’aluminium qui peut être administré sous forme locale, les médicaments anti-cholinergiques agissent en partie mais ils sont souvent irritants pour la peau. En outre, ces derniers induisent fréquemment une sécheresse de la bouche, mal tolérée par les patients.
Une toxine bien utile
Deux méthodes thérapeutiques sont toutefois apparues ces dernières années, qui semblent mieux soulager les patients*. Leur principe, identique pour les deux techniques, consiste, comme pour les médicaments anti-cholinergiques à empêcher le système nerveux de transmettre aux glandes sudoripares son message de sécrétion.
Dans le premier cas, le traitement repose sur l’injection sous la peau de la toxine du germe botulique - responsable du botulisme - une maladie transmise autrefois par les conserves artisanales. Curieusement, cette toxine exerce une action bénéfique chez les personnes présentant une sudation excessive. En agissant sur les terminaisons nerveuses locales, cette protéine bloque la sécrétion d’un médiateur du système nerveux dénommé acétylcholine, et, de cette façon, ne permet plus aux glandes responsables de la sécrétion de sueur d’être activées. La toxine botulique agit en deux ou trois jours et est utilisée pour éviter la transpiration des aisselles et des pieds.
Place à la chirurgie
En cas de transpiration excessive des mains, l’administration de toxine n’est pas conseillée car elle pourrait entraîner la paralysie de nerfs essentiels à la prise d’un objet. C‘est donc la chirurgie qui est employée. L’idée est de parvenir, grâce à un petit tuyau, introduit par l’aisselle, jusqu’aux ganglions nerveux de la base du cou (ganglions sympathiques thoraciques) et d’inactiver certains nerfs des membres supérieurs par section aux ciseaux ou électrocoagulation. Par ce geste, la transpiration est stoppée car les nerfs ne peuvent plus assurer leur fonction de transmission au niveau du bras et stimuler les glandes sudoripares des mains.
Des patients satisfaits
Différentes études ont montré que cette intervention expose à peu de risques si elle est pratiquée en deux temps (une par bras) ; et la plupart des patients en paraissent satisfaits. Elle peut aussi être proposée lorsque l’excès de transpiration concerne à la fois les aisselles et les mains. Néanmoins, il faut savoir que de petits inconvénients peuvent parfois apparaître, comme d’ailleurs avec la toxine. Une augmentation de la transpiration peut ainsi se manifester par compensation dans d’autres régions du corps lorsque l’opération a bloqué la sudation d’une zone non négligeable du revêtement corporel.
L’efficacité au long cours de ces nouvelles méthodes de traitement devra également être vérifiée, car le recul est encore insuffisant pour l’estimer précisément.
Dr Corinne Tutin
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